Édition du lundi 11 février 2019
Auto-écoles : les professionnels craignent une dégradation du maillage territorial
Une nouvelle catégorie vient s’ajouter ce matin à la vague de contestation qui touche le pays depuis trois mois : les formateurs et gérants des auto-écoles manifestent dans plusieurs grandes villes, contre des projets du gouvernement qui, selon eux, les mettraient en grande difficulté et réduirait le maillage territorial des auto-écoles.
Le permis de conduire est, on le sait, un sésame indispensable pour trouver un emploi, en particulier dans les zones rurales et périurbaines. Selon l’Union nationale des missions locales, 63 % des jeunes en recherche d’emploi accueillis dans les missions locales n’ont pas le permis de conduire. C’est la raison pour laquelle les élus – en particulier ceux des territoires ruraux – devraient suivre avec attention ce dossier de la réforme du permis de conduire, où deux doctrines s’affrontent.
D’un côté, les partisans d’une libéralisation du secteur, qui affirment qu’un assouplissement des règles – et en particulier le fait de ne plus exiger un local physique pour obtenir un agrément d’école de conduite, ce qui favoriserait les centres de formation en ligne – abaisserait le prix du permis et l’ouvrirait donc à un public plus nombreux. De l’autre, les gestionnaires d’auto-écoles qui dénoncent les projets « d’uberisation » de la profession, avec la multiplication d’offres en ligne, avec des moniteurs autoentrepreneurs sous-payés et des tarifs d’appels représentant « une concurrence déloyale ». Le résultat redouté par les auto-écoles est, à terme, la multiplication des fermetures de structures n’ayant pas les épaules assez solides pour faire face à une diminution de clientèle. Selon la branche Éducation routière du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile), 10 % des centres ont fermé l’an dernier dans un département comme l’Ille-et-Vilaine. Pour son président, Patrice Bessone, cette libéralisation de l’apprentissage conduirait mécaniquement à « moins de proximité avec les moniteurs et moins de maillage territorial ».
Les défenseurs des auto-écoles classiques dénoncent aussi une baisse des prix en « trompe-l’œil », dans la mesure où le taux de réussite à l’examen serait deux fois plus faible pour les élèves s’étant présenté en candidats libres (sans passer par une auto-école donc), ce qui les oblige à reprendre des heures de conduite et fait grimper la facture finale.
Les raisons de la colère
Le gouvernement a commandé à deux députés de la majorité, Stanislas Guerini (Paris) et Françoise Dumas (Gard) un rapport sur la question. Ce rapport n’a pas été rendu public et son contenu n’a été dévoilé que partiellement aux professionnels du secteur, selon Philippe Colombani, président du syndicat Unic (Union nationale des indépendants de la conduite), qui a relaté hier dans la presse que Françoise Dumas, lorsqu’elle les a reçus, ne leur a dévoilé « qu’une partie du rapport » (10 mesures sur 23). Cette partie, qui n’est « peut-être pas la pire », signe néanmoins pour lui « la mort de la profession ».
Le rapport serait, à ce jour, sur le bureau d’Édouard Philippe. La profession a donc choisi d’engager le bras de fer ce matin, avec des opérations escargot organisées dans de nombreuses villes de France, entre autres sur le périphérique parisien. Les organisations professionnelles s’inquiètent aussi de la volonté du gouvernement de rétablir une formation à la conduite dans le cadre du service universel, qui aurait une répercussion immédiate sur leur activité.
Reste que la question du prix du permis de conduire est un chantier crucial – ce que reconnaissent volontiers les professionnels du secteur, qui proposent leurs propres pistes à ce sujet, comme une diminution de la TVA.
En novembre, le président de la République avait annoncé des mesures imminentes pour une diminution « drastique » du prix du permis. Conséquence inattendue : les inscriptions dans les auto-écoles ont fortement diminué en novembre et décembre. Les professionnels évoquent une baisse de 50 % de celles-ci, de nombreux candidats ayant choisi de reporter leur inscription en attendant d’en savoir plus sur les mesures à venir.
Le permis de conduire est, on le sait, un sésame indispensable pour trouver un emploi, en particulier dans les zones rurales et périurbaines. Selon l’Union nationale des missions locales, 63 % des jeunes en recherche d’emploi accueillis dans les missions locales n’ont pas le permis de conduire. C’est la raison pour laquelle les élus – en particulier ceux des territoires ruraux – devraient suivre avec attention ce dossier de la réforme du permis de conduire, où deux doctrines s’affrontent.
D’un côté, les partisans d’une libéralisation du secteur, qui affirment qu’un assouplissement des règles – et en particulier le fait de ne plus exiger un local physique pour obtenir un agrément d’école de conduite, ce qui favoriserait les centres de formation en ligne – abaisserait le prix du permis et l’ouvrirait donc à un public plus nombreux. De l’autre, les gestionnaires d’auto-écoles qui dénoncent les projets « d’uberisation » de la profession, avec la multiplication d’offres en ligne, avec des moniteurs autoentrepreneurs sous-payés et des tarifs d’appels représentant « une concurrence déloyale ». Le résultat redouté par les auto-écoles est, à terme, la multiplication des fermetures de structures n’ayant pas les épaules assez solides pour faire face à une diminution de clientèle. Selon la branche Éducation routière du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile), 10 % des centres ont fermé l’an dernier dans un département comme l’Ille-et-Vilaine. Pour son président, Patrice Bessone, cette libéralisation de l’apprentissage conduirait mécaniquement à « moins de proximité avec les moniteurs et moins de maillage territorial ».
Les défenseurs des auto-écoles classiques dénoncent aussi une baisse des prix en « trompe-l’œil », dans la mesure où le taux de réussite à l’examen serait deux fois plus faible pour les élèves s’étant présenté en candidats libres (sans passer par une auto-école donc), ce qui les oblige à reprendre des heures de conduite et fait grimper la facture finale.
Les raisons de la colère
Le gouvernement a commandé à deux députés de la majorité, Stanislas Guerini (Paris) et Françoise Dumas (Gard) un rapport sur la question. Ce rapport n’a pas été rendu public et son contenu n’a été dévoilé que partiellement aux professionnels du secteur, selon Philippe Colombani, président du syndicat Unic (Union nationale des indépendants de la conduite), qui a relaté hier dans la presse que Françoise Dumas, lorsqu’elle les a reçus, ne leur a dévoilé « qu’une partie du rapport » (10 mesures sur 23). Cette partie, qui n’est « peut-être pas la pire », signe néanmoins pour lui « la mort de la profession ».
Le rapport serait, à ce jour, sur le bureau d’Édouard Philippe. La profession a donc choisi d’engager le bras de fer ce matin, avec des opérations escargot organisées dans de nombreuses villes de France, entre autres sur le périphérique parisien. Les organisations professionnelles s’inquiètent aussi de la volonté du gouvernement de rétablir une formation à la conduite dans le cadre du service universel, qui aurait une répercussion immédiate sur leur activité.
Reste que la question du prix du permis de conduire est un chantier crucial – ce que reconnaissent volontiers les professionnels du secteur, qui proposent leurs propres pistes à ce sujet, comme une diminution de la TVA.
En novembre, le président de la République avait annoncé des mesures imminentes pour une diminution « drastique » du prix du permis. Conséquence inattendue : les inscriptions dans les auto-écoles ont fortement diminué en novembre et décembre. Les professionnels évoquent une baisse de 50 % de celles-ci, de nombreux candidats ayant choisi de reporter leur inscription en attendant d’en savoir plus sur les mesures à venir.
F.L.
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